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Les agriculteurs kényans profitent d’un marché en plein essor

Production et valeur ajoutée

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Plantes aromatiques

Grâce à la fourniture de semences de qualité et adaptées, de serres et de formations sur les bonnes pratiques agricoles, les agriculteurs kényans diversifient leurs cultures en se lançant dans la production de fines herbes.

Au Kenya, plus de 2 000 petits agriculteurs accèdent aux marchés internationaux et augmentent leurs revenus grâce à la culture de plantes aromatiques. Pour répondre à la hausse de la demande mondiale, l’entreprise de semences et de légumes Premier Seed collabore avec les agriculteurs et leur offre des formations sur la production de fines herbes et sur le respect des normes de sécurité et de qualité alimentaires internationales.

L’entreprise voulait encourager les agriculteurs à abandonner la culture traditionnelle de céréales et de légumineuses aux rendements peu élevés en raison des nombreuses attaques de nuisibles et épidémies de maladies, ainsi que des faibles prix à la production. Les fines herbes, comme le basilic et la ciboulette, sont des plantes vivaces, qui arrivent à maturité en 45 jours seulement – contre au moins 3 mois pour le maïs ou les haricots – et peuvent être récoltées tous les dix jours, offrant ainsi un revenu régulier et fiable. “Nous voulions convaincre les agriculteurs des avantages des plantes aromatiques et changer leur modèle agricole”, explique Eunice Wanjohi, agronome en chef chez Premier Seed.

Un premier projet pilote a été mené en 2012 : 50 agriculteurs de Nakuru, dans la vallée du Rift, ont été formés à la production de basilic et de ciboulette. Le projet a désormais atteint 2 000 petits exploitants dans des régions agricoles clés du Kenya. D’autres plantes aromatiques ont été introduites, telles que l’origan, le thym, le romarin et l’estragon. Pour garantir des rendements optimaux, Premier Seed travaille avec des sélectionneurs des Pays-Bas qui produisent des variétés adaptées au climat sec et aux sols alcalins. “Les semences sont à la base de toute entreprise agricole, donc nous devons être sûrs de fournir les meilleurs produits de base dès le départ”, affirme Simon Andys, PDG et fondateur de Premier Seed.

James Kuria, qui cultivait du maïs, des haricots et des pois depuis 40 ans, est l’un des agriculteurs pionniers du projet. Il gère désormais quatre serres où il cultive du basilic, de l’aneth et du thym. “Avant de me mettre aux plantes aromatiques, je gagnais en moyenne 23 500 Ksh par mois (200 €) et j’avais du mal à subvenir aux besoins de ma famille. Aujourd’hui, rien qu’avec mes herbes aromatiques je gagne 47 000 Ksh par mois (400 €). Ma femme a quitté sa boutique pour venir m’aider, tellement les résultats sont impressionnants“, explique-t-il. “Nous avons encouragé 20 autres agriculteurs à se lancer dans cette culture.”

En plus de recevoir des semences de qualité, les agriculteurs suivent des formations sur les bonnes pratiques agricoles, comme l’usage judicieux des produits chimiques et de l’eau, la gestion des nuisibles et la traçabilité des produit – qu’ils peuvent améliorer en autorisant l’accès en ligne à leur adresse et à des informations détaillées sur leurs plantations et leurs récoltes. Premier Seed construit aussi des serres à des prix abordables pour les agriculteurs grâce à des partenariats avec des institutions financières. Les banques étendent les facilités de crédit aux agriculteurs et, une fois que leurs exportations commencent à rapporter, une partie convenue au préalable de ces revenus est déduite pour rembourser le prêt.

Premier Seed ciblait initialement le marché européen, mais s’est depuis tournée vers les États-Unis et le Moyen-Orient. L’entreprise recrute davantage d’agriculteurs pour répondre à la hausse de la demande et forme actuellement 2 500 petits exploitants supplémentaires. Le but : travailler avec 7 000 agriculteurs de plus d’ici 2020.

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