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Le Mali s’équipe pour exporter ses mangues

Commerce et marketing

Infrastructures

La construction de centres de conditionnement des fruits a permis aux grossistes locaux d’accéder à des marchés internationaux et de réduire les importantes pertes post-récoltes.

Parmi les principaux producteurs de mangues d’Afrique de l’Ouest, le Mali a multiplié par trois ses exportations de mangues ces dix dernières années après la construction de centres de conditionnement et de stockage.

Fragiles, les mangues pourrissent en 7 jours après récolte à température ambiante. En 2007, le PLAZA (Périmètre de logistique aménagé en zone aéroportuaire) de Bamako a donc ouvert ses portes aux professionnels de la filière. Financé par la coopération néerlandaise, la Banque mondiale et le gouvernement du Mali, le centre comprend six salles de conditionnement, une zone logistique de mise en froid avec une chambre de pré-refroidissement, deux chambres froides de stockage et une zone de chargement réfrigérée. Le PLAZA est équipé pour qu’en sorte chaque mois une cinquantaine de conteneurs, soit 3 000 à 3 500 tonnes de mangues pour une campagne de 3 mois.

La possibilité de stocker de plus grandes quantités de mangues permet d’exporter davantage. “Avant, on ne pouvait faire que des expéditions par avion. On n’exportait que 200 à 300 tonnes par campagne”, explique Mahamadou Yaffa, directeur commercial de Yaffa et Frères, l’un des principaux exportateurs du pays. “Avec la chambre froide, nous faisons des expéditions par bateau (via la Côte d’Ivoire avec des camions frigorifiques), soit 900 à 1 000 tonnes par campagne.” L’entreprise paie 550 000 FCFA (840 €) par conteneur pour utiliser le PLAZA.

En 2018, l’Europe a importé 7 200 tonnes de mangues maliennes, mais l’essentiel des exportations est destiné au Burkina Faso, au Maroc, à la Mauritanie, au Gabon, au Ghana, au Niger et au Sénégal. Au total, le Mali a exporté 22 214 tonnes de mangues en 2018, pour une valeur de 8,9 milliards de francs CFA (13,65 millions d’euros). Cependant, les pertes sont considérables. “En 2006, une étude a montré que nous avions un potentiel de production de 575 000 tonnes, mais que le Mali n’arrivait à en exporter que 6 %”, rappelle Kone Konaté, coordinateur du Programme de compétitivité et de développement agricole (PCDA) mis en place par le gouvernement du Mali, avec le soutien de la Banque mondiale, pour intensifier et diversifier la production agricole.

Le PLAZA de Bamako a atteint un record de 1 914 tonnes exportées en 2016, mais le centre ne fonctionne qu’à 54 % de ses capacités. Pour Kone Konaté, l’approvisionnement est insuffisant. D’après Mahamadou Yaffa, “les chambres froides [du PLAZA] sont petites par rapport à notre capacité de production journalière, les camions frigorifiques mettent du temps à quitter la Côte d’Ivoire pour Bamako, les banques refusent de nous financer car il s’agit de produits périssables et nous importons tous les matériaux d’emballage.”

Il est prévu que plusieurs programmes nationaux s’attaquent à ces obstacles, promet Kone Konaté. En les surmontant, le Mali pourrait profiter de la demande européenne croissante pour la mangue.

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