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En Ouganda, une herbe locale pour éviter les pailles en plastique

Commerce et marketing

Près de 200 agricultrices complètent ainsi leurs revenus en fournissant cette herbe coupée à Our Roots Africa

© Our Roots Africa

Pailles biodégradables

Près de 200 agricultrices complètent leurs revenus en fournissant une herbe avec laquelle Our Roots Africa fabriquent des pailles.

Lutter contre l’usage excessif de pailles en plastique et fournir aux petites productrices d’Ouganda une nouvelle source de revenus en exploitant une plante locale : telle est l’ambition de l’entreprise Our Roots Africa.

Lancée en mars 2019, l’entreprise a déjà vendu auprès de restaurants, d’hôtels et de particuliers quelque 10 000 pailles biodégradables faites à partir d’une herbe sauvage – Luseke grass. Près de 200 agricultrices – 20 au centre de production, 180 qui récoltent l’herbe – complètent ainsi leurs revenus en fournissant cette herbe coupée à Our Roots Africa. “Notre intention est d’avoir un impact sur les revenus quotidiens des femmes”, explique Nakawuki Stella Lukwago, l’une des six employés de l’entreprise basée à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de la capitale Kampala.

Our Roots a formé les femmes à sélectionner les herbes, dont le centre est creux, et à les ramasser sans les abîmer. Au centre de production, l’herbe est ensuite triée par taille (pour en faire des mélangeurs ou des pailles), lavée, lissée et bouillie pour la désinfecter. Les pailles sont ainsi produites deux fois par semaine.

La qualité de l’herbe varie selon sa provenance. Ainsi, les pailles provenant du district de Masaka peuvent être réutilisées, tandis que celles obtenues à partir d’herbe des districts de Lwengo, Rukungiri et Kabale ne sont utilisables qu’une fois.

D’après Nakawuki Stella Lukwago, les agricultrices gagnent entre 20 et 50 USD (entre 18,30 € et 45€) par mois en plus, ce qui est considérable dans un pays où la majorité des femmes rurales vit avec moins d’un dollar par jour. C’est le cas d’Atim Harriet, qui gagne 5 000 shillings ougandais (1,25 €) par journée de collecte. “Avant de rejoindre ce projet, la vie était difficile. Je souffrais beaucoup du fait des obligations ménagères”, dit l’agricultrice qui peut désormais mieux subvenir aux besoins de sa famille.

“Nous nous assurons que les femmes ont aussi suffisamment de temps pour cultiver pour leur famille”, précise Nakawuki Stella Lukwago.

Pour l’heure, le coût de transport de l’herbe reste un obstacle majeur pour la petite entreprise. De plus, beaucoup d’agriculteurs préfèrent brûler les buissons pour préserver leurs champs, ignorant que l’herbe Luseke peut être une source de revenus supplémentaires.

Un paquet de 25 pailles est vendu 6 USD (5,45 €) sur le site web de l’entreprise. “Nous avons des commandes de restaurants du Brésil, du Royaume-Uni et d’Allemagne”, affirme Nakawuki Stella Lukwago. Our Roots ambitionne d’obtenir la certification FairTrade afin de pénétrer le marché européen. L’UE a en effet interdit les pailles en plastique non réutilisables à partir de 2021.

“D’ici cinq ans, nous ambitionnons de travailler avec un millier d’agricultrices. Notre rêve est de faire de l’herbe Luseke une nouvelle culture commerciale sur le marché international”, confie Nakawuki Stella Lukwago. Our Roots effectue aussi des tests dans un jardin afin de déterminer les meilleures conditions de production de l’herbe. L’étape suivante consistera à cultiver l’herbe Luseke à grande échelle.     

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