Agriculture durable
Des agriculteurs adoptent des techniques de gestion des terres durables et respectueuses de l’environnement afin de relancer la production de café et de développer de meilleurs moyens d’existence.
Dans l’est du Zimbabwe, le programme de formation AAA Sustainable Quality™ (2017-2021), mis en œuvre par Nespresso en partenariat avec l’entreprise TechnoServe, permet aux petits producteurs de café d’améliorer quantitativement et qualitativement leurs récoltes en adoptant des pratiques de gestion durable des terres comme l'agroforesterie.
“Avant, nous épandions les engrais de manière aléatoire, mais nous avons appris de nouvelles méthodes de nutrition du sol, notamment l’utilisation de compost”, explique David Muganyura, qui cultive du café depuis 30 ans sur une parcelle de deux hectares. Sous le couvert de bananiers, ses plants de café conservent un taux d’humidité suffisant et sont à l’abri des températures trop élevées. “Pendant de nombreuses années, nous avons eu beaucoup de mal à relancer la production de café, mais, grâce à TechnoServe, nous avons découvert des méthodes de production respectueuses de l’environnement”, poursuit David Muganyura, qui souligne que la production des petits caféiculteurs s’élève à 30 tonnes, contre 10 tonnes en 2018.
“Avant, je transportais d’énormes sacs à dos contenant du produit pour pulvériser les cultures”, rapporte Miriam Mwarazi, membre de Batanai, un groupe de caféicultrices. “Mais depuis, on nous a appris les techniques et les principes de la lutte intégrée contre les nuisibles, notamment l’utilisation de pièges à insectes. Je ne me sers donc plus des pulvérisateurs, qui sont nocifs pour l’environnement.” La technique de culture en terrasses a protégé les parcelles contre les glissements de terrain et l’érosion. “Nous avons aussi appris à utiliser le paillage, qui maintient le taux d’humidité de nos cultures.”
Même s’il n’existe pas de contrat, la participation au programme AAA permet aux producteurs de vendre leur café à Nespresso, pour un prix plus élevé s’ils pratiquent l’agriculture durable. Par ailleurs, l’entreprise devrait affecter plus de 9 millions d'euros au programme Reviving Origins (“Revitaliser les origines”), sur cinq ans. L’objectif est de soutenir la production de café de qualité au Zimbabwe et dans d'autres régions productrices, comme la Colombie et Porto Rico.
D’après Yann De Pietro, en charge du développement durable et du numérique chez Nespresso, seuls 3 % des caféiculteurs suivaient plus de la moitié des bonnes pratiques agricoles au début du projet. Au terme de la formation dispensée en 2017 et 2018, la production de café de qualité destiné à l’exportation est passée de 26 à 51 %. Selon Daniel Weston, responsable du développement durable chez Nespresso, l’entreprise a acheté 20 tonnes de café aux petits producteurs en 2018. “Ce projet ne se contente pas de stimuler la production de quelques-uns des meilleurs cafés au monde, il crée aussi de nouvelles opportunités économiques dans des zones rurales du pays durement frappées par la crise”, affirme William Warshauer, PDG de TechnoServe.
Par ailleurs, “nous avons créé, à l’échelon des groupes, des pépinières d’espèces d’ombre et d’espèces indigènes adaptées aux conditions locales”, explique Midway Bhunu, en charge de la coordination du programme Nespresso Zimbabwe Reviving Origins chez TechnoServe.“Ces espèces apportent de l’ombre et cohabitent sans problème avec les plants de café pendant les longues périodes de sécheresse, lorsque les précipitations sont insuffisantes et que les agriculteurs n’ont pas accès à l’irrigation.”Les 17 pépinières préparées permettront de planter 5 000 arbres d'ombrage au début de la saison des pluies en novembre/décembre. Il a aussi été proposé aux agriculteurs des ateliers sur les techniques de récolte et de transformation, afin qu’ils produisent le café de qualité recherché par Nespresso.