Prévisions numériques
En réponse aux sécheresses, aux inondations et à l’émergence de nuisibles et de maladies, un projet de résilience face au climat propose des technologies météorologiques personnalisées aux agriculteurs
L’assurance basée sur un indice climatique, les semences résistantes aux sécheresses et les services d’information météorologique basés sur les TIC font partie des approches et technologies promues et diffusées par un projet de résilience face au climat au Malawi. Avec le soutien du CTA, l’association nationale des petits exploitants du Malawi, la NASFAM, met en œuvre le projet CRS (Scaling-Up Climate-Resilient Solutions, Déployer des solutions résilientes face au climat) depuis 2017. Jusqu’à présent, 65 000 agriculteurs, dont une majorité de femmes, en ont bénéficié.
Pour aider les agriculteurs à prendre conscience de ses avantages, le projet CRS a donc développé un prototype. “Ces assurances ont le potentiel de renforcer la résilience des petits exploitants en leur fournissant des indemnisations lors des mauvaises années, pour les aider à survivre et protéger leurs actifs. Grâce à la promotion des semences résistantes aux sécheresses, nous leur garantissons l’accès à des semences à prix abordable et soutenons leurs demandes respectives de semences”, affirme Wycliffe Kumwenda, responsable des services agricoles de la NASFAM.
Des prévisions météorologiques personnalisées et des services de conseils agricoles, envoyés aux agriculteurs sur leur téléphone portable, contribuent aussi à renforcer leur résilience climatique. Une fois inscrits numériquement, les petits exploitants peuvent utiliser ces informations pour planifier leurs activités agricoles.
Au Malawi, les agriculteurs ont difficilement accès au maïs résistant à la sécheresse, la plupart des négociants agricoles opérant loin de leurs villages. Pour y remédier, la NASFAM soutient l’organisation de foires de semences dans les villages, ce qui a aussi permis aux négociants agricoles et aux entreprises semencières de prendre conscience de la demande pour ces variétés de semences. Depuis 2017, plus de 4 100 petits exploitants ont participé aux foires de semences organisées chaque année.
Le projet propose par ailleurs des formations aux techniques de l’agriculture de conservation. “J’ai commencé à pratiquer l’agriculture de conservation en 2013, après avoir constaté une baisse de la fertilité de mon sol. L’utilisation de trous creusés dans le sol et le paillage m’ont permis d’améliorer mes rendements. Je récoltais 15 sacs [50 kg] de maïs sur ma parcelle, désormais, j’en récolte 40”, se réjouit Mme Mtonga, à la tête de 8 hectares de terre.