Résilience
Une initiative d’agriculture intelligente améliore la productivité et la sécurité alimentaire des petits agriculteurs en construisant des infrastructures agricoles résistantes au changement climatique.
Dans les régions arides du sud du Mozambique, la construction d’infrastructures d’irrigation et de stockage des récoltes renforce la résilience au changement climatiques des petits producteurs. Lancée en 2013, l’initiative Baixo Limpopo Climate Resilience Pilot Project (BLCRPP) vise à améliorer la productivité des agriculteurs mozambicains en garantissant leur accès à l’eau toute l’année et en les aidant à atténuer les effets négatifs du changement climatique et à s’y adapter.
Dans la province de Gaza, 8 000 agriculteurs ont accès à des dispositifs d’irrigation et de drainage améliorés grâce au développement d’infrastructures initié par le BLCRPP dans la région. Un peu plus de 1 000 hectares de terrain situés dans la région de Magula, à l’est de la province de Gaza, ont été équipés de conduites d’irrigation qui acheminent l’eau tirée du fleuve Limpopo via une station de pompage établie à Magula. Les agriculteurs de la région ont ainsi vu leur niveau de production s’accroître de près de 75 %. Un groupe électrogène de secours a été installé dans la localité proche d’Umbape, de sorte que les pompes de drainage puissent continuer à fonctionner pendant les coupures d’électricité.
En 2000, faute de systèmes routiers et de drainage suffisants, des inondations dévastatrices avaient isolé de nombreuses communautés rurales et provoqué le déplacement de 450 000 personnes. Après cela, le BLCRPP a amélioré le revêtement et la capacité de drainage de 45 km de route dans la province de Gaza. Les revêtements routiers améliorés permettent aux agriculteurs d’avoir plus facilement accès aux grands marchés urbains, tout en améliorant aussi l’accessibilité en cas d’inondations ou de toute autre situation d’urgence. De plus, l’amélioration du drainage le long des routes réduit l’érosion des sols provoquée par le ruissellement.
Ce projet forme aussi directement les producteurs aux pratiques agricoles intelligentes face au climat. Filomena Zandlala, une rizicultrice du district de Chongoene, a suivi une formation au cours de laquelle elle a notamment appris à maintenir des niveaux d’eau optimaux pour les cultures tout au long de l’année et à utiliser efficacement les engrais. Elle a aussi été formée aux bonnes pratiques postrécolte, dont le nettoyage, le tri et le séchage de la production.
En 2016, après 3 ans de mise en œuvre du projet, le Mozambique produisait environ 800 000 tonnes de légumes, contre 550 000 tonnes en 2012, dont la moitié dans le sud du pays. Pour assurer le maintien de ce niveau de production, 5 000 agriculteurs locaux ont suivi une formation à l’entretien des infrastructures d’irrigation. La construction récente d’une installation de stockage frigorifique et de transformation agroalimentaire à Xai-Xai, la capitale de la province de Gaza, contribuera aussi à réduire sensiblement les pertes après récolte.