Restauration des terres
Un programme de développement intégré met en œuvre, dans cinq pays d’Afrique subsaharienne, une bonne gestion des terres et des eaux qui renforce la productivité agricole et la sécurité alimentaire.
Dans les comtés arides de Kitui, Machakos et Makueni au Kenya, plus de 30 900 petits producteurs ont adopté des pratiques agricoles intelligentes face au climat afin de préserver les ressources en eau, restaurer les terres dégradées et lutter contre l'insécurité alimentaire.
Ces pratiques ont été introduites depuis 2014 par le programme d’amélioration des terres arides DryDev – aussi mis en œuvre au Burkina Faso, en Éthiopie, au Mali et au Niger. Le but : aider à abandonner l’agriculture traditionnelle de subsistance et à ne plus dépendre de l’aide alimentaire d’urgence. Au Kenya, plus de 8 900 hectares de terres ont été réhabilités, avec des pratiques liées à l’agroforesterie, la régénération des arbres et l'utilisation de bassins de collecte des eaux.
DryDev a formé les agriculteurs aux pratiques de régénération naturelle qui permettent d’augmenter le couvert forestier, telles que l’élagage et l'éclaircissage des souches d'arbres indigènes, afin de stimuler leur croissance. À mesure que ces arbres se régénèrent, la végétation autour d’eux se développe, améliorant ainsi la fertilité du sol. Les agriculteurs ont aussi recours à la culture intercalaire de légumineuses fixatrices d'azote avec des arbres comme Gliricidia sepium et Faidherbia albida. Le système racinaire étendu des légumineuses améliore la structure du sol et évite son durcissement sous l’effet de la chaleur, permettant l’infiltration des eaux de pluie dans le sol.
Dans sa parcelle de 0,3 hectare du comté de Machakos, Urbanus Mutune a creusé des terrasses pour recueillir l’eau de pluie ainsi qu’un bassin de collecte d’une capacité d’environ 500 000 litres. L’eau collectée sert au petit producteur à irriguer ses plants de tomates. “Je peux désormais faire pousser mes récoltes en fonction de la demande du marché, sans dépendre des précipitations”, explique-t-il. Ses rendements ont augmenté d’environ 80 %.
Ces pratiques ont également changé la vie de Magdalene Kimeu, de Machakos. Avant le projet, elle ne pouvait cultiver que du maïs et des haricots pendant la saison des pluies. Elle produit désormais des papayes, des choux verts, des choux chinois, du poivre, des fruits de la passion et des oignons. Les papayers fournissent de l’ombre à ses cultures maraîchères et limitent l’évaporation de l’eau après l’irrigation. “Mes voisins me demandent à présent des conseils.” Avec la vente de ses produits maraîchers et de ses fruits, Magdalene Kimeu gagne au moins 13 € par jour.