Agriculture intelligente
Trois politiques ont été déployées au Zimbabwe pour sensibiliser les citoyens aux techniques agricoles climato-intelligentes et promouvoir auprès des jeunes des pratiques respectueuses de l’environnement.
Pour renforcer la résistance du Zimbabwe aux pressions exercées par le changement climatique et aider le pays à répondre aux exigences internationales en matière de réduction des émissions de carbone, trois mesures de politiques climatiques ont été lancées en juin 2018. La politique d’agriculture intelligente face au climat (AIC) vise à promouvoir l’adoption de pratiques agricoles résistantes au changement climatique, tandis que la politique climatique nationale entend aider les entreprises à devenir plus vertes. Une politique climatique axée sur les enfants a aussi été développée en vue de les sensibiliser aux pratiques respectueuses de l’environnement, comme la protection des forêts et des zones humides.
Dans un pays avec de faibles précipitations, des sols de piètre qualité et des températures élevées, les jeunes agriculteurs zimbabwéens se tournent vers les techniques de l’agriculture de précision pour créer et développer des agro-entreprises prospères. L’agriculture de précision, qui implique des pratiques d’élevage et de culture mieux contrôlées, est l’une des approches agricoles préconisées et encouragées par la politique d’AIC du Zimbabwe.
Les frères Prosper et Prince Chikwara, qui gèrent une exploitation horticole à 20 km de Bulawayo, ont mis en œuvre des techniques telles que la cartographie des sols, grâce à des systèmes d’information géographique, et une structure d’irrigation goutte-à-goutte. “Après avoir introduit cette technologie, nous avons augmenté notre production et nos revenus de 30 %”, affirme Prosper.
L’un des groupes de services financiers internationaux du pays, Old Mutual, investit ainsi déjà dans des technologies climato-intelligentes, comme des panneaux solaires – au lieu des combustibles fossiles –, et génère au moins 50 MW d’énergie dans les villes de Gwanda et Chipinge, dans le cadre d’un investissement de plusieurs millions de dollars.
Par ailleurs, un “manuel d’AIC” a été développé pour améliorer l’éducation agricole des agents de vulgarisation du pays et dans les universités. Ce manuel formule des recommandations en matière de techniques agricoles climato-intelligentes, comme la culture intercalaire, la rotation des cultures et la gestion intégrée culture-élevage. “Les agriculteurs auront ainsi plus de connaissances sur l’agriculture intelligente face au climat et, grâce à la politique climatique nationale, des mesures seront prises pour renforcer la résilience de tous face au changement climatique”, ajoute Tatenda Mutasa, du ministère de l’Environnement, de l’Eau et du Climat.