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Récolter les fruits économiques de la conservation

Agriculture intelligente

Dans l'Est de la Zambie, Nelly Zimba, une petite exploitante agricole, ramasse de l'herbe pour l'utiliser comme paillis afin d'améliorer la fertilité de son sol.

© Doreen Chilumbu

Soutien climato-intelligent

En Zambie, des petits exploitants ont adopté des pratiques agricoles de conservation, au bénéfice de leur productivité et de la préservation de l’environnement.

En Zambie, de petits exploitants reçoivent une formation sur les pratiques et les technologies de production climato-intelligentes permettant d'assurer la sécurité alimentaire et l'accès à des marchés garantis, tout en préservant les ressources naturelles. Grâce au modèle de développement rural des Marchés communautaires au service de la conservation (COMACO), 179 000 agriculteurs de l'Est de la Zambie (dont 52 % sont des femmes) ont eu accès à des intrants agricoles abordables et à une formation à des pratiques agricoles impliquant un travail du sol réduit, ainsi qu’au paillage et au compostage.

Le principe à la base des COMACO est qu'avec une formation et des incitations appropriées les petits exploitants adopteront des pratiques agricoles durables plutôt que des méthodes plus néfastes pour l’environnement, telles que la monoculture et la déforestation, et abandonneront le braconnage des éléphants et des rhinocéros. Le programme offre des prix supérieurs à ceux du marché pour les denrées produites conformément aux pratiques de l'agriculture de conservation, ainsi qu'un accès aux intrants lorsque ces méthodes sont utilisées.

Avant l'introduction du programme en 2003, les agriculteurs de la région gagnaient environ 230 kwachas zambiens (ZMW), soit 17 €, par récolte, contre désormais au moins 2 325 ZMW (170 €) de plus. “La plupart des familles de la vallée de Luangwa subissent 3 à 5 mois d'insécurité alimentaire chronique”, explique Nsefu, un chef traditionnel de la région. “Étant donné le peu d'options qui s’offrent à eux, les habitants se tournent vers l'exploitation forestière, la chasse illégale et l'agriculture sur brûlis. Depuis l’introduction de ces incitations, ces tendances évoluent à la baisse et les agriculteurs engagés dans le programme ont désormais assez de nourriture.”

Les pratiques promues comprennent également l'apiculture, le jardinage pendant la saison sèche et l'élevage de volailles. La diversification de la production a amélioré la productivité des petits exploitants et réduit le besoin en engrais inorganiques, diminuant ainsi les émissions d'oxyde nitreux. “Nos sols semblent plus sains et le rendement des cultures s'est amélioré. Nous avons assez de nourriture dans nos foyers et suffisamment de revenus dans nos poches”, témoigne Zitandala Sakala, une agricultrice de la vallée de Luangwa, dans l'Est de la Zambie.

L'adoption de l'apiculture a également dissuadé les agriculteurs de couper leurs arbres. “Ce fut un travail de longue haleine, mais aujourd’hui des centaines d'agriculteurs prennent conscience de la valeur de l'entretien et de la protection des arbres”, confesse Julius Kamanga, un apiculteur de Mfuwe.

Le paillage est également devenu une pratique courante dans la région. Pour l’agricultrice Nelly Zimba, cette technique est un ingrédient nécessaire au succès de l'agriculture, dans la mesure où elle s’avère décisive pour préserver à long terme des sols sains et biologiquement actifs. “Nous cultivons plus de 35 espèces différentes de fruits et légumes sur environ 2 hectares en production. Nous affectons 4 hectares en tout à la production de légumes, donc les deux autres hectares, en rotation, sont recouverts de paillis.”

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