The Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation (CTA) shut down its activities in December 2020 at the end of its mandate. The administrative closure of the Centre was completed in November 2021.
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Les technologies doivent servir la transition sociale

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Les infrastructures, la formation et les compétences doivent être renforcées pour une transition agroécologique réussie en Afrique.

© Georgina Smith/CIAT

Le concept d’agroécologie s’appuie à la fois sur les savoirs traditionnels et les technologies les plus modernes pour que l’agriculture assure sa performance à la fois sur les trois aspects économique, environnemental et sociologique. Elle impose une réelle transition en profondeur, comme l’expliquait en 2018 la FAO dans son document Les 10 éléments de l’agroécologie, guider la transition vers des systèmes alimentaires et agricoles durables. Les ONG AgriSud, AVSF, CARI et GRET se sont d’ailleurs constituées en Groupe de travail sur les transitions agroécologiques et ont produit cette année, avec d’autres partenaires comme AgroParisTech, le Cirad et l’IRD, un mémento pour évaluer ses effets et les conditions de son développement. Outre l’adaptation de la méthode“étude diagnostic”à l’agroécologie, le groupe de travail propose des fiches très détaillées pour l’évaluation agroenvironnementale (de la mesure du rendement à la régulation des bioagresseurs en passant par la santé des sols et la séquestration du carbone…) et pour l’évaluation socio-économique (autonomisation des femmes, sécurité nutritionnelle, attractivité de l’agriculture pour les jeunes…), dont les critères montrent l’ampleur des transformations possibles. Les repères proposés dans le document facilitent l’analyse des résultats et des effets des interventions sur le terrain.

Relever le défi de la transition agroécologique est incontestablement à la portée des pays ACP, comme l’illustrent les expériences de l’ONG Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF) à Madagascar (diffusion des techniques en cascade par des paysans relais), au Togo (champs-écoles) et au Honduras (dynamiser des processus locaux d’innovation). L’analyse croisée de ces expériences, proposée par Teatske Bakker, Laurent Dietsch et Claire Ruault, montre que mieux connaître les dimensions sociales en jeu dans les processus de changement est primordialpour améliorer l’efficacité, la pertinence et l’efficience des dispositifs d’appui aux transitions agroécologiques.

Des données très précises sont aussi nécessaires pour fiabiliser les prises de décision. Or, en Afrique, expliquent Jean-Philippe Tonneau et ses collègues du Cirad, les informations géospatiales ne sont pas suffisamment utilisées. Les infrastructures, la formation et les compétences manquent, mais surtout les besoins restent mal formalisés et l’offre technologique, impulsée par les pays industrialisés, est peu adaptée aux caractéristiques des agricultures africaines. L’accès aux données satellitaires à haute résolution spatiale (jusqu’à 10 mètres) est pourtant facilité par des initiatives internationales, mais le goulet d’étranglement reste le volume de données à traiter qui exige des équipements, des compétences sophistiquées et une bonne connexion Internet.

Mémento pour l’évaluation de l’agroécologie. Méthode pour évaluer ses effets et les conditions de son développement
Par L. Levard, M. Bertrand et P. Masse
GTAE, AgroParisTech, Cirad, et IRD, 2019, 133 p.

Les dispositifs d’appui aux transitions agroécologiques : du transfert de technologies à la dynamisation de processus locaux d’innovation
Par T. Bakker, L. Dietsch et C. Ruault
AVSF, 2019, 28 p.

L’information géospatiale au service de l’agriculture africaine
Par J.-P. Tonneau, A. Bégué, L. Leroux et al.
Cirad, Perspectives n° 51, 2019, 4 p.

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