Notation de crédit
Des petits agriculteurs obtiennent des financements plus facilement grâce à une appli de notation de crédit qui suit leurs activités et leur capacité à rembourser leurs emprunts.
Au Zimbabwe, plus de 3 000
petits agriculteurs bénéficient d'un système de “gestion
des producteurs” qui améliore leur accès aux intrants et au
financement agricoles. Développée en 2015, l’appli mobile Agro Axess stocke les
informations agricoles des petits exploitants qui souhaitent travailler avec
des entrepreneurs. Les données – taille de l'exploitation, type de produits
cultivés, niveaux de rendement… – sont encodées dans l’application par des
travailleurs de terrain pour le compte des entreprises contractantes. Un module
de notation de crédit, qui enregistre les données relatives à l’accès de
l’agriculteur aux intrants et/ou au crédit des contractants agricoles, ainsi
que les remboursements ultérieurs, est intégré dans l’appli. Ces informations
sont compilées et les profils de crédit ainsi établis peuvent être utilisés par
les fournisseurs de services financiers et autres contractants pour suivre les
activités d'un agriculteur et sa solvabilité.
À l’origine de l’appli, Expert Decision Systems (XDS) est la première société de gestion des risques agricoles du Zimbabwe. “Dans notre pays, des contractants ont consenti des prêts à des petits agriculteurs, en argent ou en intrants. Or, il n’existait aucun système efficace et pratique pour suivre les activités des agriculteurs, vérifier leur productivité et déterminer leur capacité de remboursement. Nous avons décidé d’exploiter ce marché potentiel”, explique Oleen Maponga, directrice de XDS.
Cette application avertit les contractants agricoles en cas de “double rémunération” pour l’agriculteur – lorsqu’il reçoit des intrants de deux contractants pour une même parcelle – ou de ventes parallèles. Une fois l’agriculteur enregistré, l’appli procède à une vérification de crédit afin de déterminer s’il a des dettes auprès d’autres contractants, détaillants ou institutions financières. Selon Farayi Dyirakumunda, lui aussi directeur de XDS, l’appli a beaucoup de succès auprès des contractants de la filière du tabac et du coton, ainsi qu’auprès des institutions de microfinance.
Chez les agriculteurs enregistrés, le taux de défaut de remboursement est passé de 17 % en 2016 à 9 % pour la saison 2017-2018. Cette évolution s’explique probablement par le suivi des remboursements via l’appli, qui avertit les fournisseurs de crédit en cas de non-remboursement. “L’appli a permis d’améliorer l’accès des agriculteurs au crédit car nous disposons à présent d’un plus grand nombre d’informations sur chaque agriculteur enregistré”, souligne Oleen Maponga. “C’est à ce niveau que se situe le changement.”
Maïs De nouvelles applis en renfort Les applis mobiles Maize Variety Selector (MVS) et Maize Seed Area (MSA), lancées en 2018 par le Centre international d’amélioration du maïs et du blé (CIMMYT), fournissent des informations cruciales pour l'efficacité et la productivité de la culture du maïs. Les cultivateurs africains manquent en effet souvent d’informations sur les variétés de maïs qui peuvent être cultivées dans leur région. L’appli MVS recommande des variétés disponibles aux agriculteurs d'Éthiopie, du Kenya, du Nigeria et de Tanzanie, en fonction de leur calendrier de plantation et de récolte. L’appli MSA, testée dans l’ouest du Kenya, fournit des conseils de plantation spécifiques à l’exploitation, comme l’espacement optimal entre les plants en fonction de la variété choisie.
Ravageurs Anticiper les risques Pour atténuer les dégâts provoqués par les ravageurs, des chercheurs britanniques ont mis au point un service qui utilise des données satellitaires pour prévoir le risque d'invasion. Le Service d'information sur les risques phytosanitaires (Pest Risk Information Service, PRISE) utilise des données sur la température, les prévisions météorologiques et le cycle de vie des phyto-ravageurs pour prédire le moment probable d’une invasion. Les agriculteurs reçoivent une alerte sur leur téléphone portable en cas de risque élevé d’invasion, ce qui leur permet de prendre les précautions nécessaires. PRISE est utilisé au Kenya, au Ghana et en Zambie. Objectif : améliorer les rendements et augmenter les revenus agricoles jusqu'à 20 %.