Environ 20 pour cent des zones agricoles mondiales ont des rendements inférieurs à ce qu’ils étaient il y a 20 ans. Selon les chercheurs, l’interruption de la lutte biologique contre les parasites et la pollinisation se produisant dans des paysages agricoles monotones entraînent une réduction considérable des rendements.
Les services écosystémiques tels que la
lutte biologique contre les parasites et la pollinisation peuvent-ils être
assurés par quelques espèces dominantes ou dépendent-ils au contraire d’une
abondance d’espèces ?
En octobre 2019, des chercheurs de l’université de Wurtzbourg (JMU) ont déclaré que plus la diversité des espèces est importante et plus le paysage agricole est à petite échelle, plus les effets positifs des prestataires de services naturels sont grands. Avec plus de 100 autres chercheurs, ils ont évalué 89 études examinant le lien qui existe entre l’utilisation des terres, la biodiversité et les services écosystémiques gratuits.
Les études ont été effectuées dans près de 1 500 sites du monde entier – qu’il s’agisse de champs de maïs aux États-Unis, de champs de colza dans le sud de la Suède, de plantations de café en Inde, de plantations de mangue en Afrique-du-Sud, ou de cultures de céréales dans les Alpes.
À bien des égards, la nature est un exceptionnel prestataire de services pour l’agriculture. Les abeilles et les bourdons assurent la pollinisation des arbres fruitiers et d’autres cultures. Les guêpes parasitoïdes et les coléoptères prédateurs se nourrissent de parasites qui, sinon, s’attaqueraient aux cultures. Par ailleurs, de nombreuses autres espèces animales travaillent gratuitement pour l’homme.
Toutefois, lorsque de vastes zones de cultures monotones prédominent, la diversité et le nombre d’organismes utiles sont considérablement réduits, ce qui a un impact négatif sur les rendements. Selon les chercheurs, pour préserver durablement les services gratuits qu’offre la nature, l’homme doit assurer la plus grande biodiversité possible. Il ne suffit pas de s’en remettre à quelques espèces de pollinisateurs ou de prédateurs de parasites.
« La question de savoir si quelques espèces dominantes suffisent pour assurer les services de pollinisation et de lutte contre les parasites a fait l’objet de controverses. Notre étude apporte des preuves solides selon lesquelles disposer d’un grand nombre d’espèces différentes a une importance cruciale pour bénéficier des services des arthropodes et assurer des rendements élevés », ont ajouté les chercheurs.
Pour savoir plus (en anglais) :
A global synthesis reveals biodiversity-mediated benefits for crop production. Dainese et al., Science Advances, 16 octobre 2019, DOI 10.1126/sciadv.aax0121 https://advances.sciencemag.org/content/5/10/eaax0121