Une nouvelle étude réalisée par des scientifiques français et portant sur l’industrialisation de la transformation des petits pots pour bébés montre que l’ajout de patates douces riches en vitamines A permet d’améliorer la qualité nutritionnelle des aliments destinés aux enfants de moins de six ans dans de nombreux pays en développement.
Des scientifiques du Centre international de la pomme de terre (CIP) de Lima au Pérou ont accueilli favorablement une étude menée par des chercheurs du Centre français de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) de Montpellier, qui appuie la transformation commerciale des patates douces à chair orange (PDCO) biofortifiées. L’étude « Bioaccessibility of Biofortified Sweet Potato Carotenoids in Baby Food: Impact of Manufacturing Process » (Petits pots pour bébé à base de patate douce : Impact des procédés de fabrication sur la bioaccessibilité des caroténoïdes), publiée dans la prestigieuse revue Frontiers in Nutrition journal, approuve la formulation de la purée de patates douces à chair orange proposée dans les échantillons testés, qui contient également du potiron, de l’huile et du jaune d'œuf, pour améliorer la sécurité et la qualité des petits pots pour bébés
Les chercheurs remarquent notamment que la formule maximise la bioaccessibilité des caroténoïdes des aliments, facilitant ainsi l’absorption de la vitamine A. Les échantillons ont subi un traitement thermique industriel, principalement sous forme de pasteurisation et de stérilisation.
CIP soutient l’incorporation de purée de PDCO dans les petits pots pour bébés
Organisation de recherche pour le développement axée sur l’étude de la pomme de terre, de la patate douce et des racines et tubercules andins, CIP produit des solutions scientifiques innovantes pour améliorer l’accès à des aliments nourrissants, favoriser la croissance durable inclusive de l’emploi et de l’activité commerciale et améliorer la résilience climatique des systèmes agroalimentaires basés sur les racines et tubercules. D’ici à 2023, CIP devrait avoir apporté des aliments nutritifs améliorés à plus de 15 millions de foyers (10 millions de plus). Les études réalisées par des organisations extérieures consolident l’approche du CIP qui souhaite générer une demande accrue de produits à base de patates douces à chair orange.
Dans son travail auprès des communautés rurales les plus exposées à une carence en vitamine A en Afrique et en Asie, CIP appuie les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui promeut l’allaitement exclusif des bébés jusqu’à l’âge de six mois. CIP recommande l’incorporation de purée de PDCO dans les petits pots pour bébés destinés à l’alimentation complémentaire. Cette recommandation fait partie d’une approche intégrée agriculture-nutrition-santé-éducation-et-marketing qui vise à promouvoir l’utilisation des PDCO biofortifiées dans les foyers vulnérables.
Création d’usines de transformation de purée de PDCO en Afrique
Un certain nombre d’usines de transformation de purée de PDCO sont en cours d’installation dans plusieurs pays africains, comme le Kenya. Elles ont pour vocation d’approvisionner d’autres entités telles que des boulangeries, des hôtels et des fabricants de petits pots pour bébés. Ces entités utilisent la purée de PDCO comme ingrédient dans leurs produits, ce qui leur permet non seulement de fabriquer des aliments plus sains, mais aussi de générer une demande pour cette culture. Dans certains cas (par exemple, dans la fabrication du pain), cette approche permet également de réduire les coûts de production en limitant l’utilisation de blé importé.
« La promotion de l’utilisation de purée de PDCO par les fabricants d’aliments a pour principal objectif de catalyser de nouvelles chaînes de valeur pour cette culture et d’encourager un plus grand nombre d’agriculteurs à la cultiver et davantage de familles à manger les racines particulièrement nutritives de cette plante », explique Tawanda Muzhingi, biochimiste en nutrition et chercheur en aliments du CIP basé au Kenya.
Nos études mettent
également l’accent sur l’acceptabilité sensorielle (apparence, arôme, texture,
goût et acceptabilité générale) et sur la valeur nutritive d’une gamme croissante
de produits à base de patates douces dans différents pays et dans différents
contextes alimentaires », note Hugo Campos, directeur de la recherche du CIP.