Le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA) confirme sa fermeture pour la fin 2020.

Transformation rurale inclusive

Opinion

 

Dans son Rapport sur le développement rural de 2016, le Fonds international de développement agricole (FIDA) a appelé à une “transformation rurale inclusive” .

“Un processus à travers lequel l’amélioration de la productivité agricole, l’augmentation des excédents commercialisables, l’élargissement des possibilités d’emploi en dehors des exploitations agricoles, un meilleur accès aux services et aux infrastructures, ainsi que la capacité à influencer les politiques conduiront à l’amélioration des moyens de subsistance en milieu rural et à une croissance inclusive.”

Dans l’Ouest du Kenya, le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) intervient dans le domaine de la sécurité alimentaire et du développement rural. Si ses objectifs immédiats ne sont pas de soutenir les processus de transformation rurale inclusive ou de renforcer les liens ruraux-urbains, son portefeuille de projets donne une bonne idée des éléments clés pour y parvenir.

La promotion de la filière des produits laitiers est l’une de ses nombreuses interventions. Dans le cadre de l’initiative allemande One World – No Hunger, la GIZ aide les exploitants agricoles à améliorer la production de lait, la logistique et le développement du marché à travers la création de points de collecte. Le programme a introduit des systèmes solaires de refroidissement du lait pour résoudre les problèmes d’énergie fréquents dans les zones rurales. Pour traiter le lait localement, un centre de transformation a été créé, favorisant ainsi la valorisation des produits sur place. Le renforcement des capacités humaines et institutionnelles a complété le programme avec la consolidation des organisations d’agriculteurs, le développement des compétences et la facilitation de l’accès aux financements agricoles.

L’amélioration de la chaîne de valeur du lait illustre bien comment le développement économique local et donc la transformation rurale peuvent être stimulés, et la forme que peuvent prendre les liens ruraux-urbains. Le lait est vendu principalement dans la zone rurale où il est produit. Seuls les excédents sont vendus dans les zones urbaines de la région. Des opportunités existent pour accroître la production de lait, créer des emplois et générer des revenus tant sur les marchés ruraux qu’urbains.

Le développement des compétences nécessaires pour tirer profit de ces opportunités, en particulier pour les jeunes, est essentiel. Les habitants des zones rurales n’ont souvent pas les capacités pour se lancer dans l’agriculture moderne, adopter des techniques de transformation plus actuelles et considérer l’agriculture comme une activité commerciale. Le projet d’Enseignement et formation techniques et professionnels en matière d’agriculture de la GIZ entend y remédier. Il étudie le système de formation professionnelle en matière d’agriculture au Kenya, mais aussi dans l’ensemble de l’Afrique, et développe des programmes modernes, avec des formations destinées à part égale aux jeunes femmes et jeunes hommes.

Le développement des capacités institutionnelles des gouvernements des comtés était aussi un axe fort du programme de la GIZ. En 2013, le Kenya a lancé un vaste processus de décentralisation visant à conférer davantage de pouvoir aux gouvernements des comtés. L’une de leurs nouvelles tâches était de réviser les politiques agricoles nationales et d’essayer d’élaborer des plans répondant spécifiquement aux défis et opportunités au niveau local dans chaque comté.

Si nous reconnaissons le fait que le fossé entre zones rurales et urbaines est en train d’être comblé et que les régions rurales sont en pleine transformation, nous devrions aussi reconsidérer certaines de nos approches, plus particulièrement en ce qui concerne la façon dont les priorités de développement agricole sont définies, financées et mises en œuvre. Davantage de cohérence entre les politiques et de coordination intersectorielle sont nécessaires. Les interventions mises en avant ne sont actuellement pas coordonnées par un partenaire kényan unique mais par plusieurs, qui interviennent aux niveaux local, régional et national. Il existe une multitude d’acteurs impliqués dans différents programmes et projets, mais au final ils devront collaborer pour créer les synergies nécessaires en vue de réaliser une transformation rurale inclusive.