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L'agriculture africaine veut éviter les pesticides

Revue de presse

Un champ de culture de pomme de terre au Burkina Faso.

© Getty Images/Travel Ink

Ce mois-ci -septembre 2019-, au Burkina Faso, au moins 18 personnes sont mortes d’une intoxication alimentaire due, selon les premiers éléments de l’enquête, à des pesticides. L’agriculture biologique est encore peu développée sur le continent. Des alternatives aux pesticides ou des moyens d’en réduire l’utilisation existent.

Une arme contre les insectes sans passer par la case poison : c’est de les prendre par les sentiments. La méthode de la confusion sexuelle via la diffusion de phéromones n’est pas toute nouvelle. Les chercheurs de M2i life sciences continuent d’y travailler pour affronter de nouvelles menaces. Explications de Christian Le Roux, secrétaire général de la PME française :

« Un gros fléau qui vient d’arriver : la légionnaire d’automne. Nous travaillons en ce moment avec le Sénégal et le Nigeria pour développer nos solutions pour protéger le maïs africain contre cet insecte. Les résultats que nous avons jusqu’à présent sont très prometteurs. L’avantage, c’est que cela permet aux agriculteurs de ne pas utiliser des pesticides qui tuent tout sur leur passage, aussi bien les coccinelles, les abeilles, que l’insecte que l’on veut détruire. »

Pas plus cher qu’un pesticide traditionnel promet-il. Autre méthode : la diversification. Ann Tutwiler, conseillère en chef de Sistemiq et ancienne directrice générale de Biodiversity International a suivi une expérience.

« On travaillait avec des agriculteurs en Ouganda et dans d’autres pays sur l’usage de la diversité au sein d’une même culture pour contribuer à la protéger des nuisibles. Et simplement en associant, trois ou quatre variétés différentes de haricots communs dans un même champ, ils ont pu réduire de plus de 50% les dommages causés par des nuisibles et des maladies sans pesticide. »

Plus high-tech, la start-up Sowit, entend conseiller les agriculteurs au Maroc, au Soudan, en Éthiopie et au Sénégal, grâce à un algorithme, des drones et autres capteurs. Mais attention, leur rôle, c’est avant tout d’aider l’exploitant à atteindre ses objectifs et ils peuvent aussi suggérer un usage de pesticides, précise Hamza Rkha Chaham, co-fondateur de Sowit :

« Par exemple, on a survolé la parcelle d’un agriculteur qui produit des ananas pour faire une prédiction de rendement. Et nous avons découvert à ce moment-là une attaque fongique à un endroit particulier. On lui a donc conseillé d’utiliser un produit à ce niveau-là. Mais il ne faut pas tant se focaliser sur le fait qu’on lui a conseillé un produit phytosanitaire qu’il n’aurait pas utilisé, que sur le fait qu’il a pu l’employer sur une zone très limitée, sans attendre que l’attaque se répande et qu’il faille traiter plus largement. Deuxièmement, cela permet de caractériser l’alerte et de conseiller sur le produit à utiliser plutôt que de se servir d’une substance extrêmement forte parce qu’on ne sait pas trop à quoi on a à faire. »

Pauline Gleize

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