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Au Zimbabwe, agriculteurs et acheteurs se rencontrent dans une salle de ventes en ligne

Commerce et marketing

E-marchés

Pour rapprocher les petits exploitants des marchés et réduire les coûts de transport et de pertes, un système efficace et transparent de vente aux enchères en ligne a été créé dans l’est du pays.

À Mutasa, à l’est du Zimbabwe, un système de vente aux enchères unique en son genre a transformé la commercialisation des produits agricoles dans la région en contribuant à faciliter les échanges entre les petits exploitants et les marchés nationaux. La salle de ventes aux enchères de Mutasa (MAF, Mutasa Auction Floor), ouverte en mai 2016 avec le soutien de l’ONG Help Germany et du Département des services agricoles, techniques et de vulgarisation du Zimbabwe, est gérée par l’entreprise de produits agricoles Farmers Intersection. Quand la mise aux enchères commence, seuls les acheteurs enregistrés peuvent enchérir sur les produits en vente, en temps réel et via Internet. Une fois la vente réalisée, le produit est envoyé vers la grande ville la plus proche pour livraison ou vers un centre de transport pour distribution nationale.

Avant l’introduction de la plateforme, beaucoup d’agriculteurs de Mutasa avaient du mal à trouver des débouchés pour leurs produits, ce qui les obligeait à parcourir des centaines de kilomètres jusque Mutare, la grande ville la plus proche, ou Harare, la capitale, où des intermédiaires leur offraient souvent des prix réduits. Pendant qu’ils attendaient un transport ou un acheteur, leurs produits se détérioraient le long de la route. Mais le directeur de Farmers Intersection, Sam Case, note que, depuis le lancement de la salle de ventes, le délai entre la récolte et la mise en vente a été réduit. Quant aux petits exploitants, ils peuvent traiter directement avec les acheteurs, leur offrant ainsi un marché facile d’accès et efficace.

Les agriculteurs ont accueilli le système favorablement car il a localisé le marché et permet la vente presque immédiate de leurs produits – alors qu’avant il leur fallait parfois plus d’une semaine pour les transporter et les vendre en ville.“Les paiements mobiles se font toutes les semaines. C’est un excellent concept, très utile pour la communauté. Grâce à ce système, les agriculteurs ont accès à un marché et ont retrouvé espoir”, explique Moses Simbi, fournisseur de pleurotes à la salle de ventes. “La MAF a réduit nos frais de transport car ses collaborateurs viennent eux-mêmes collecter les produits dans nos exploitations. La salle de ventes emploie également des habitants de la région pour charger et décharger les produits, ce qui crée des emplois locaux”, poursuit l’agriculteur.

Au total, 319 agriculteurs ont vendu leurs produits via ce système entre 2016 et 2017, tandis que 1 010 ont participé à la phase pilote ; 96 580 kg de denrées ont été vendus, pour environ 26 000 euros. Sam Case indique que la “faible quantité”de produits vendus est due à une multitude de problèmes opérationnels, notamment le fait que les modes de production des petits exploitants ne sont pas adaptés à la demande du marché, d’où des excédents et des pénuries. Pour y remédier, la MAF collabore avec le conseil du district de Mutasa pour accroître la diffusion d’informations sur le marché auprès des agriculteurs afin d’éviter de tels déséquilibres entre l’offre et la demande, et pour élaborer une stratégie de marketing dans le but d’augmenter de 50 % le nombre d’exploitants qui vendront leurs produits durant la deuxième année du projet.

À l’avenir, la MAF prévoit de disposer d’une salle de ventes dans chacun des districts du Zimbabwe. “Bon nombre d’entre eux se sont déjà dit intéressés”, observe Sam Case. “Nous espérons pouvoir bientôt nous concentrer sur d’autres régions et produits, comme la vallée de la Honde pour les bananes, Nyanga pour les pommes de terre et Gokwe pour les carottes et le miel.”

Les haricots verts kényans s’exportent de nouveau

En 2013, les normes strictes appliquées aux exportations vers l’Union européenne ont engendré une hausse du nombre de produits rejetés en provenance du Kenya. Un système de traçabilité numérique aide à reconstruire le secteur, en assurant une responsabilité précise, du champ à l’exportation.

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