Concombre de mer
Aidés par le Secrétariat de la Communauté du Pacifique, des pêcheurs bénéficient d’une aide pour améliorer la transformation post-récolte et produire, dans le respect du développement durable, des concombres de mer de qualité.
La culture de du concombre de mer (appelé aussi “holothurie” ou “bêche de mer”), pourrait devenir une activité de plus en plus rentable dans le Pacifique. Elle bénéficie en effet du soutien d’initiatives visant à remédier au problème de la transformation post-récolte, jusqu’ici insuffisante, et de la surexploitation des stocks naturels. Depuis 2013, un projet, visant à aider les communautés des Fidji, des Tonga et de Kiribati à obtenir le meilleur prix pour leurs concombres de mer, forme des pêcheurs à les transformer en produits secs de qualité supérieure.
Le concombre de mer est, après le thon, le produit d’exportation le plus prisé de la région du Pacifique. Sa culture est une source majeure de revenus pour 300 000 pêcheurs traditionnels et rapporte à la région entre 18 et 46 millions d’euros par an. Toutefois, suivant l’espèce, la taille et la qualité, le prix auquel l’holothurie peut être vendue sur les marchés asiatiques – où ce produit est très apprécié – varie énormément : entre 2,70 €/kg à 78 €/kg. Malgré la valeur potentiellement élevée du produit, les producteurs ne parvenaient à maximiser leurs revenus, faute de processus post-récolte efficaces.

Pour les sensibiliser aux meilleures pratiques de manutention et de production, le Secrétariat de la Communauté du Pacifique (SCP) a noué un partenariat avec le Centre australien de recherche agricole internationale (ACIAR). Des enquêtes socioéconomiques auprès de pêcheurs du Pacifique ont débouché sur la compilation d’un manuel technique détaillant les méthodes les plus efficaces de récolte et de transformation des concombres de mer, différentes selon les sites. Disponible en ligne, ce document a aussi été imprimé à 3 500 exemplaires – en anglais, fidjien, tongan et gilbertin – et distribué aux communautés de pêcheurs.
De plus, les chercheurs ont animé des ateliers de formation aux meilleures méthodes de collecte, de stockage et de traitement. Pour ceux qui ne pouvaient participer aux ateliers, une vidéo de formation de 20 minutes a été produite, qui a enregistré près de 2 500 vues sur YouTube depuis 2015. Les participants à la formation ont indiqué avoir vendu leurs produits à des prix plus élevés. Plusieurs pêcheurs ont affirmé suivre la recommandation imposant de ne récolter que des concombres de mer adultes afin de permettre la reconstitution des stocks naturels.
Pour lutter plus efficacement contre la surexploitation de l’holothurie dans le Pacifique, le SCP a coopéré avec le ministère de la Pêche du Vanuatu et ouvert la première écloserie exploitée par une entreprise privée d’holothuries de sable, une espèce qui, une fois adulte, peut être récoltée et transformée en produit alimentaire. Ouverte en 2017, l’écloserie Aquaculture Solutions Vanuatu (ASV) est dotée d’une capacité permettant de produire durablement des dizaines de milliers d’holothuries de sable juvéniles.
“Ce type d’écloserie fournit un modèle low-tech et à faible coût, un outil pour la mise en valeur des stocks et le développement des capacités en aquaculture marine au Vanuatu”, explique le Dr Michel Bermude, chercheur au SCP. “À terme, ce modèle peut être répliqué sur d'autres sites où la valorisation des stocks est nécessaire.”