Agriculture de conservation
En Afrique de l’Est et australe, l’adoption de techniques d’agriculture de conservation permet à plus de 235 000 familles d’agriculteurs d’améliorer la santé de leurs sols et de renforcer leur résilience au changement climatique.
Des pratiques d’intensification durable permettent à 235 000 familles de petits exploitants de mieux s’adapter à la variabilité du climat en Éthiopie, au Kenya, au Malawi, au Mozambique et en Tanzanie. Financé par le Centre australien de recherche agronomique internationale et lancé en 2010, un programme de sécurité alimentaire baptisé Sustainable Intensification of Maize-Legume Cropping Systems for Food Security in Eastern and Southern Africa (SIMLESA, Intensification durable des systèmes de production de maïs et de légumineuses pour la sécurité alimentaire en Afrique de l’Est et australe) aide les agriculteurs à adopter des pratiques d’“agriculture de conservation”. Ceci consiste, par exemple, en la rétention des résidus de culture, la limitation de la perturbation du sol et la culture intercalaire, pour à la fois stimuler les rendements et protéger l’environnement. Non seulement ces pratiques réduisent la dégradation du sol et améliorent les niveaux d’humidité des terres ainsi que la capture du carbone, mais elles augmentent aussi le rendement du maïs et des légumineuses. Dans les plaines du Malawi, par exemple, grâce aux rotations de culture avec des légumineuses, les rendements de maïs ont augmenté jusqu’à 40 %.
Dans les régions couvertes par le projet, la monoculture du maïs a aggravé les problèmes liés à l’épuisement des sols, l’insécurité alimentaire et au manque de revenus. En réponse, SIMLESA, qui est mis en œuvre par le Centre international d'amélioration du maïs et du blé (CIMMYT) et les instituts de recherche agronomique des pays participants, encourage la diversification des régimes alimentaires et des revenus en promouvant la production de cultures multiples. “Une première étape vers la sécurité alimentaire et nutritionnelle consiste à diversifier le système agricole. En plus de maïs, du sorgho et de différents types de légumineuses, les agriculteurs participant au programme SIMLESA cultivent des légumes et des fruits et élèvent du bétail”, explique Daniel Rodriguez, professeur associé à la Queensland Alliance for Agriculture and Food Innovation, qui fournit un soutien aux recherches de SIMLESA. Les agriculteurs sont aussi encouragés à laisser l’entièreté ou une partie des résidus de culture dans les champs, à réduire le travail du sol et à alterner cultures de légumes, de céréales et production de fourrage pour renforcer la santé des sols et améliorer les rendements.

À travers des forums d’échange des connaissances, appelés “plateformes d’innovation agricole” (PIA), le programme a aussi aidé les agriculteurs à participer à des essais de sélection variétale participative pour les semences de maïs et de légumineuses. Des lignées de maïs résistantes à la sécheresse et des variétés de légumineuses et de fourrage plus résilientes au changement climatique et mieux adaptées aux pratiques de conservation des agriculteurs ont ainsi été sélectionnées et distribuées plus largement par des entreprises semencières partenaires. “Le principal objectif de l’inclusion des agriculteurs dans les essais de sélection variétale était de comprendre ce dont ils avaient besoin”, indique Goshime Muluneh, chercheur à l’Institut éthiopien de recherche agronomique. “Ensuite, nous avons pu passer en revue et produire des variétés de semences répondant à leurs critères.”
Plus de 40 nouvelles variétés de maïs sélectionnées par les agriculteurs ont été commercialisées. Leur rendement est de 30 % à 40 % supérieur à celui des semences traditionnelles en situation de sécheresse et de 20 % à 25 % dans des conditions optimales. “Dans le cadre du volet kényan du programme, des agriculteurs collaborant étroitement avec des scientifiques dans des expériences de terrain ont pu identifier des variétés à plus haut rendement et résistantes au stress pour les zones agro-écologiques à haut et bas potentiel”, affirme Charles Nkonge, coordinateur national de SIMLESA-Kenya, qui a fait passer le rendement du maïs et des haricots respectivement de 1,6 et 0,6 t/ha à 4,5 et 2,5 t/ha. Cette hausse a permis aux agriculteurs d’améliorer leurs revenus.
En Éthiopie, la collecte de données issues de 900 familles d’agriculteurs a montré que l’adoption de pratiques d’agriculture de conservation a permis une augmentation des revenus nets de la production de maïs à concurrence de 35 %. Les revenus ont encore augmenté lorsque ces pratiques ont été combinées à des intrants complémentaires, comme les variétés de semences améliorées.
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